Accro à l'espoir ?
C’est merveilleux de croire en un futur meilleur. C’est super de voir la lumière au bout du tunnel, de se rappeler que tout finira par s’arranger. Oh oui, espérer est un excellent mécanisme de survie… mais voilà justement le hic : c’est un mécanisme de survie. Il nous aide à tolérer notre existence, mais pas à la savourer. Il nous amène à aimer l’avenir, mais toujours un peu aux dépens du présent. Car si on cultive l’espoir, on cultive en même temps la douleur ou l’insatisfaction qui le justifie. Pour voir la lumière au bout du tunnel… eh bien, il faut être dans le tunnel, mes amis! Ce n’est pas une chose dont on parle souvent, mais les outils qui nous permettent de nous relever sur nos pieds ne sont pas tout à fait les mêmes que ceux qui nous permettront d’atteindre les beaux sommets ensoleillés. Oui, ce qui nous aide à composer avec le mal-être ne nous aidera pas nécessairement à cultiver un bien-être profond. Nos besoins changent au fil du temps… et il y a certaines béquilles que l’on gagne à laisser aller, que l’on doit laisser aller, si on veut passer au prochain stade de notre évolution. Ainsi, autant il est merveilleux de cultiver l’espoir quand on est en difficulté, autant il est important de s’en détacher lorsqu’il a perdu son utilité. Car oui, l’avenir peut être extraordinaire, il peut même être éblouissant… mais il ne sera toujours que l’avenir, justement.